Une véritable hémorragie de l’expertise, causée par la réforme, met en danger le réseau de la santé. C’est ce que soutiennent les directeurs généraux, qui estiment que plus du tiers des 6000 cadres mis au ballottage pour le 31 mars quitteront le bateau, le moral miné par l’incertitude instaurée par le ministre Gaétan Barrette. Des départs massifs qui mettront à mal les services là où des compétences pointues et des dizaines années d’expérience seront perdues du jour au lendemain.
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Selon M. Côté, la moitié des établissements du réseau anticipent avec angoisse de sérieux bris de continuité en raison de nombreux départs.
La publication des états financiers et des budgets est même en péril par endroits, dit le président de l’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux, Yves Bolduc. « Il y a des gens qui partent le 1er avril avec une expertise ou des connaissances uniques », déplore-t-il.
Des départs qui font mal
« Si rien ne change, je ne serai pas là le premier avril », a confié au Devoir un directeur général qui ne souhaite pas être identifié publiquement. Plusieurs collègues directeurs généraux de son entourage, ainsi que des cadres sous sa supervision, partiront aussi.
Cette personne s’inquiète. « J’ai des cadres qui ont une charge de travail très appréciable, sans adjoint, qui gèrent plus d’un secteur dans plusieurs installations », explique-t-elle. Les départs la forceront à confier des tâches titanesques à ceux qui restent. « Dans ce contexte, il y a des gens qui veulent préserver leur santé mentale, qui ont beaucoup donné pour le réseau et qui décident de partir. »
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Crédit article : Le Devoir
Amélie Daoust-Boisvert | 28 février 2015