Katia Lavoie | Journaliste / Source Blogue Desjardins

Accompagnateurs (coachs) et mentors sont d’une aide inestimable pour beaucoup d’entrepreneurs. Qu’en est-il exactement de leur rôle respectif? Petit tour d’horizon de ce que chaque professionnel apporte concrètement.
 
Le mentor
C’est «un grand-papa professionnel». Cette expression, Chantal Duchesneau, chargée de projets chez SAGE mentorat d’affaires, l’a entendue d’un mentoré.
Pour elle, cela résume bien le rôle d’un mentor. «C’est quelqu’un qui sera là pour écouter, pour défier, pour faire part de son expérience d’entrepreneur et susciter des réflexions», explique-t-elle.
 
L’accompagnateur
Michel Nadeau, associé principal chez Vézina Nadeau Labre et accompagnateur de gestionnaires, se décrit comme «quelqu’un qui amène la personne à prendre conscience de la situation qu’elle vit et à être capable de gérer elle-même à travers ses propres solutions».
Pour y arriver, l’accompagnateur pose des questions. Par exemple, si l’objectif consiste à améliorer la communication, il demande :
  • Comment communiquez-vous?
  • Quel effet cette communication a-t-elle eu?
  • Était-ce le résultat souhaité?
  • Comment vous y prendriez-vous autrement?
À la fois pareils et différents
L’approche des accompagnateurs et des mentors se ressemble donc jusqu’à un certain point. Ils écoutent pour mieux comprendre, ils questionnent, ils défient. Cette méthode rend la démarche plus durable. Par la suite, «lorsque le participant fait face à d’autres difficultés, il est capable de trouver ses propres solutions, car il a appris comment faire», souligne M. Nadeau.
Cependant, plusieurs éléments les distinguent.
Un mentor agit dans une vision plus globale et un peu plus personnelle.
  • Aucun objectif n’est prédéfini à chaque rencontre. Il peut changer, en plus d’être personnel ou professionnel.
  • Il se base sur son vécu d’entrepreneur.
  • Il est bénévole.
  • Il est aussi appelé à gérer la facette émotive. «Des gens se confient plus à leur mentor qu’à leur conjoint, parce que parfois, s’ils ont des soucis financiers, peut-être que ce dernier aura peur de perdre sa maison, alors que le mentor n’a pas d’engagement ni d’intérêt financier», souligne Mme Duchesneau.
  • Le mentor accompagne généralement à moyen ou à long terme et le mentorat prend fin d’un commun accord.

Un accompagnateur travaille dans une perspective plus spécifique.

  • Un ou des objectifs définis selon les besoins sont préalablement convenus et fixés.
  • Il structure davantage son approche.
  • Il est rémunéré.
  • La durée d’un accompagnement est également déterminée au départ. D’après le chapitre québécois de la Fédération internationale des coachs (ICF-Québec), elle varie selon plusieurs facteurs, dont le nombre et le type d’objectifs, ainsi que la fréquence des sessions. Par exemple, il peut être question de trois mois ou de plus de six mois.
Qui choisir?
Chacun des deux apporte le soutien nécessaire pour répondre à vos questionnements et développer vos compétences.
Cependant, pensez à un mentor si:
  • Vous voulez une démarche plus libre qui se poursuivra tant que votre mentor et vous en sentirez le besoin, peu importe l’aspect à traiter.
  • Vous désirez apprendre du vécu d’une autre personne qui est passée par un chemin similaire. Le mentor ne brassera pas nécessairement des affaires dans le même domaine que vous, mais son expérience sera tout de même transférable à votre entreprise.
  • Vous souhaitez plus qu’apprendre. Vous espérez une relation «d’égal à égal» qui vous permettra «d’évacuer» vos émotions lorsque cela sera nécessaire.
Des pistes qui vous indiquent que l’accompagnateur est la bonne option:
  • Un défi à relever approche à grands pas, ou votre rôle dans l’entreprise se transformera d’ici peu. Pour y arriver, il vous faut acquérir ou améliorer certaines aptitudes telles que la négociation, savoir déléguer et faire preuve de créativité.
  • Vous êtes généralement plus à l’aise avec une structure.
  • Vous visez à obtenir des résultats à plus court terme.
Il est important de savoir que recourir à l’un n’exclut pas de faire également appel à l’autre selon le contexte.
 
De nombreuses réussites
Peu importe votre choix, vous serez gagnant d’aller chercher du soutien supplémentaire pour évoluer personnellement et faire grandir votre entreprise.
«Il a été prouvé qu’il y a deux fois plus de chances de passer le cap des cinq ans avec un mentor versus ceux qui n’en ont pas», indique Mme Duchesneau. Plus précisément, 70% atteignent le chiffre fatidique avec un mentor.
«Un homme d’affaires dans une démarche de développement par rapport à son entreprise était en réflexion. Il ne se sentait plus forcément pertinent dans sa démarche et se demandait s’il était vraiment fait pour cela. Eh bien, il l’était vraiment! Son entreprise a pris de l’essor, il est associé et ça roule à ne plus quoi savoir faire!», témoigne Cécile Condé, accompagnatrice certifiée, dans une capsule d’ICF-Québec.