Signe des temps, les 50 ans et plus repoussent le moment de la retraite. Par choix, défi ou obligation financière, ils sont même de plus en plus nombreux à changer de carrière dans la cinquantaine et dans la soixantaine. Dans un dossier de trois jours, Le Journal présente des témoignages qui décrivent cette nouvelle réalité.
Les Québécois travaillent plus longtemps
Liberté 55 ? C’était un beau rêve. La réalité, c’est qu’un travailleur québécois sur cinq est maintenant âgé de plus de 55 ans. C’est une tendance lourde. Il y a 10 ans, à peine 13 % de la main-d’œuvre québécoise de 55 ans et plus était sur le marché du travail. En 2015, on parle de 793 600 Québécois, soit 21 % de la main d’œuvre, toujours actifs sur le marché du travail.
« La présence de plus en plus forte des 55 ans et plus sur le marché du travail est un des faits marquants des dernières années, écrit l’Institut de la statistique du Québec. Ce constat traduit non seulement le vieillissement de la main-d’œuvre, mais aussi la participation accrue de ce groupe sur le marché du travail. »
- 793 600: Travailleurs âgés de plus de 55 ans en 2015, soit 19,4 % de la main-d’œuvre, comparativement à environ 13 % 10 ans plus tôt. Les hommes forment 56 % de la main-d’œuvre (448 300) et les femmes, 44 % (345 300).
- + 64 %: Durant cette décennie, le nombre d’emplois chez les 55 ans et plus a bondi d’environ 311 000, une croissance beaucoup plus importante que celle observée chez les 15-24 ans (+ 20 600) et les 25-54 ans (+ 60 000). Les pourcentages d’augmentation sont, respectivement, de l’ordre de 64 %, 4 % et 2 %.
- 225 000 plus de « vieux » que de jeunes: En 2005, les jeunes travailleurs étaient plus nombreux que les travailleurs plus âgés. Depuis 2009, c’est l’inverse. En 2015, le nombre de travailleurs âgés de 55 ans et plus dépasse d’environ 225 000 le nombre de travailleurs de 15-24 ans.
- 9,8 %: Taux d’emploi chez les 65 ans et plus en 2014, contre 3,2 % en 2000, soit trois fois plus.
- 10 %: Des emplois qui seront à combler d’ici 2012 (sur 1,4 million) devront l’être par des travailleurs de 65 ans et plus
Pas de retraite forcée
Le Canada a connu une grande mutation depuis cinq ans : non seulement la retraite n’y est plus obligatoire, mais un employeur ne peut plus forcer un employé à la prendre à partir d’un certain âge. Les articles contenus dans le Code canadien du travail qui permettaient de le faire ont été officiellement abolis en 2011, notamment sous la pression de la Commission canadienne des droits de la personne, qui jugeait ces dispositions discriminatoires.
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